De l’inertie de la gelée

Je ne veux pas être inutile comme de la gelée.

Tu sais, la gelée, dès que tu y mets un coup il te semble qu’elle bouge, qu’elle va changer un petit peu. Ta cuillère a tapé un coup sec contre la matière translucide qui a fait un bond phénoménal, dans un sens puis dans l’autre. Et elle bouge, elle bouge et tu croirais qu’elle va se déplacer au moins de quelques millimètres.
Mais non, c’est raté, t’as tout faux. Déjà, ses mouvements se font moins amples, elle revient doucement vers sa forme initiale : quelques instants et il n’y paraît plus, c’est comme si ce changement passager n’avait jamais existé.
Il en faut, de la force, de la violence, de la volonté pour déplacer un simple bout de gelée en le poussant.

Et bien, je pense que dans une autre vie, pas mal de gens ont été de la gelée.
Et il leur reste des séquelles.

8 réflexions sur “De l’inertie de la gelée

  1. Très beau thème de sermon ;) Je me permets de glisser deux nuances :
    -d’une part la gelée bouge : elle tremblotte, remue, avant de revenir à sa place. en cela elle est plus ouverte aux influences qu’un parpaing ou un morceau de sucre ;
    et d’autre part, elle n’est pas inutile : elle permet de réunir des choses qui n’y arriveraient pas toutes seules : je pense aux morceaux de myrtille pris dans la gelée du même nom.

    au passage, Bernette n’a pas tort, malheur à qui veut diriger la gelée….

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    • Je suis d’accord avec ta deuxième nuance, moins avec la première. Ce qui est frustrant, justement, c’est qu’on a l’impression qu’elle va bouger, elle nous laisse un peu d’espoir… et puis non, rien du tout.

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  2. Ah, l’étude des forces d’inertie à l’intérieur de la gelée… Mais, si enfin on parvient à déclencher un mouvement, attention à ce qui peut se passer. Le résultat n’est pas toujours celui qu’on aurait voulu. La gelée est encore plus difficile à diriger qu’à contourner…

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